Soeurs de Saint Joseph d'Annecy

Quand le Corona arrive en Afrique...

Le Coronavirus a atteint le monde entier. En commençant par la Chine, en passant par l’Europe et les Etats Unis, il est arrivé jusqu’à nous au Sénégal, le 02 Mars avec l’apparition du premier cas, rapidement suivi d’un décès. La tristesse et l’émotion commencent alors à s’installer dans le pays, tandis que d’autres s’enferment dans le déni et l’inconscience, persuadé que « cette maladie n’atteint que les peaux blanches ».Que faire ?

La pandémie gagne du terrain dans le pays. Le 14 Mars, le Président Macky Sall, décide la fermeture des écoles et universités sur l’ensemble du territoire national. À la suite du Chef de l’Etat ; les évêques  décident, une semaine plus tard, de fermer toutes les églises alors qu’on est en plein carême, en marche vers Pâques ! Le gouvernement prend un certain nombre de décisions, bien connues de tous, et acceptées par la plupart des gens. Même si certains, en particulier des jeunes, par provocation, refusent de les suivre : il n’y a pas de confinement total des gens dans leurs maisons, mais tous les regroupements sont interdits sous quelque prétexte que ce soit, même pour les enterrements. Les frontières sont fermées, les déplacements sont limités, et dans les cars et les taxis une place sur deux seulement est autorisée pour maintenir les distances entre les personnes. On ne se serre plus les mains. On demande de se laver régulièrement les mains, ou d’utiliser de l’eau de javel ou du gel antiseptique.

Toutefois, les hôpitaux, les centres de santé et dispensaires sont restés ouverts pour pouvoir accueillir les patients.                 

Comment nous, SSJA avons-nous vécu cette situation en Sénégambie/Congo ? En respectant les consignes édictées par les responsables au niveau Congrégation, ecclésial, local et national. Certaines ont mis ce temps à profit pour explorer les archives et découvrir les aspects moins connus de notre histoire. Elles ont approfondi les textes de la congrégation par la lecture régulière, se sont cultivées à travers les réseaux sociaux tout en restant attentives et informées de l’évolution de la pandémie par l’écoute journalière des informations aux niveaux international et local.  Cette période a été aussi un temps intense d’intimité avec Dieu. Elle nous a particulièrement unies en Congrégation parce que nous ayant permis de porter les soucis de nos entités touchées par le virus.

 Par ailleurs, ce temps à donner l’occasion aux autres de mettre en valeur leur créativité en faisant du jardinage, de l’élevage, du maraîchage…... Ce qui a permis  de manger «  bio ».                                                                                 

Comme tous les bons cultivateurs, certaines ont pris le risquer de se trouver une terre cultivable  pour semer des arachides qui, grâce aux pluies abondantes ont donné une bonne récolte.                                    Nous avons eu la joie de voir  nos novices en plein apprentissage de la teinture. Certaines communautés ont amélioré leur cadre de vie par l’horticulture.

Grâce à un financement de Misean Cara, nous avons pu acheter du matériel de protection et des vivres pour soutenir les familles à faibles revenus.                                          

Consciente de l’immense souffrance, angoisse et instabilité qu’ont traversées les populations pendant cette maladie, il demeure toujours important de continuer de respecter les mesures barrières.

Face à cette situation de crise sans précédent, il n’y a pas de doute qu’il y a là, un appel pressant à approfondir notre identité  de Filles du  « Petit Dessein »   en nous approchant davantage à l’essentiel et en  redéfinissant nos priorités.

L’incertitude et le risque qu’on court à initier  des projets à long terme existent encore. C’est pourquoi, il urge que nous demeurions en tout temps et en tout lieu dans la confiance et dans la solidarité.

                           Que Dieu nous garde et nous bénisse toutes.